L’intégration de la méthode traditionnelle de récolte des olives en Corse au patrimoine culturel immatériel

La récolte d’olives dite « à l’ancienne » en Corse, qui consiste à ramasser les fruits mûrs qui tombent naturellement avec des filets, a récemment été ajoutée à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI), comme l’a annoncé le ministère de la Culture. Cette pratique sociale et culturelle est ainsi reconnue et vise à être préservée et transmise aux générations futures dans le cadre du développement durable.

Cette reconnaissance valorise un savoir-faire qui tend à disparaître. Selon Sandrine Marfisi, ancienne présidente du Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse (Sidoc), la Corse est presque la seule région en France à pratiquer encore cette récolte traditionnelle d’olives. Seule la Grèce pratique également cette méthode parmi les pays producteurs d’olives. Cette tradition permet de maintenir les villages de l’intérieur en vie et de préserver un patrimoine végétal unique de 10 000 hectares.

En Corse, une centaine d’oléiculteurs professionnels et environ un millier de personnes en oléiculture familiale reprennent, entretiennent et rénovent 1 300 hectares de vieux vergers répartis sur toute l’île, sur les 2 100 hectares d’oliviers exploités.

La France dispose de 50 000 hectares d’oliviers et les deux tiers de la production mondiale d’huile d’olive proviennent de l’Union européenne, principalement de l’Espagne. Chaque année, de nombreux savoir-faire français sont inscrits à l’inventaire national du PCI, condition préalable à la candidature pour l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. La Corse, quant à elle, a déjà une autre tradition inscrite à l’Unesco depuis 2009, la paghjella, des chants corses interprétés par les hommes.