Pour l’instant, notre pétrolier nous soutient, mais il ne pourra pas continuer à soutenir la vente à perte pour notre réseau », déclare Serge Antoniotti, responsable du syndicat des distributeurs de carburant de Haute-Corse. Selon lui, les stations du réseau Esso en Corse ne reçoivent aucun soutien et certaines d’entre elles risquent même de fermer ou de devoir changer de marque, ce qui serait une catastrophe pour les gérants.
La situation précaire des stations de l’île n’est pas récente. L’année dernière, lorsque les prix ont commencé à augmenter en raison de la guerre en Ukraine, le groupe TotalEnergie a accordé des remises sur les carburants aux stations Vito, ce qui leur a permis de rester compétitives. Malheureusement, le réseau Esso n’a pas pu suivre, ce qui a entraîné des fermetures et des licenciements. Serge Antoniotti déplore que sur les deux euros que coûte un litre de carburant à la pompe, les taxes représentent déjà la moitié du prix et les marges sont très faibles.
Même si la situation est compliquée, Serge Antoniotti ne s’inquiète pas trop de l’adoption de la vente à perte chez les pompistes insulaires. En effet, selon lui, l’île ne dispose pas de grandes surfaces commerciales similaires à celles du continent, ce qui limite la concurrence.
Rappelons que la vente à perte est interdite en France depuis 1963. Cependant, le gouvernement envisage sérieusement cette mesure pour faire face à l’inflation, bien que cette idée ne fasse pas l’unanimité.